Stratégie retail

Intermarché accélère son format Express avec l’ambition des 300 en 2030

Par Dalila Bouaziz | Le | Enseignes

Les performances sur son format « Express », qui a passé le cap du milliard d’euros de chiffre d’affaires en 2023, confirment les ambitions d’Intermarché. Aidé par le rachat des anciens magasins Casino, le distributeur mise sur le développement de cette enseigne pour atteindre les 300 magasins en 2030.

Le CA réalisé par son format Express a progressé de 21,6 % pour atteindre les 1,126 milliard d’euros. - © D.R.
Le CA réalisé par son format Express a progressé de 21,6 % pour atteindre les 1,126 milliard d’euros. - © D.R.

Ce jeudi 21 mars, le patron des Mousquetaires, Thierry Cotillard, a donné rendez-vous à la presse dans le point de vente de Boussingault (Paris 13e), ouvert en octobre dernier par un couple tout jeune adhérent de l’enseigne, auparavant chefs d’entreprise. Situé dans un quartier résidentiel, cet Intermarché Express de 863 mètres carrés a nécessité six mois de travaux et un investissement de 2 millions d’euros pour remettre à l’état ce local vide depuis cinq ans. Le point de vente à taille humaine, force du concept, recense 15 000 références. Un chiffre assez élevé comme le souligne Thierry Cotillard qui précise qu’un supermarché en compte « 16 000 en moyenne ». Le magasin de Boussingault accueille 1 270 clients par jour et compte une trentaine de collaborateurs.

« Le panier moyen est de 23 euros depuis le mois de mars (il est plutôt de 18,20 en moyenne dans les Express avec des pics le samedi à 40-45 euros pour le plein de courses familial), détaille Sandrine Ydrac, propriétaire du magasin. Et nous réalisons un chiffre d’affaires de 200 000 euros par semaine, bien au-dessus de nos perspectives de démarrage. » Géraldine Spinoli, adhérente et en charge de la direction Express, précise que « l’équilibre se fait dans les trois ans après ouverture » et que le « retour sur investissement avant quatre ans en moyenne » avec un chiffre d’affaires de 12 000 euros au mètre carré.

A date, Intermarché compte 165 points de vente (contre 18 il y a 10 ans) et ambitionne les 300 d’ici 2030, aidés par le rachat de 50 magasins Casino (soit un tiers supplémentaire du parc).

Un marché de la proxi qui suscite les convoitises

Le tableau est donc dressé pour comprendre les forces du format Express du 3e distributeur français. En 2021, la proximité représentait 30 % du marché français de la GMS, et d’ici 2040, cela représentera 50 %, soit une personne sur deux qui vivra dans une ville ou grande agglomération (Insee).

Pour Intermarché, le chiffre d’affaires réalisé par son format Express a progressé de 21,6 % pour atteindre les 1,126 milliard d’euros, et à +2,9 % à parc constant. L’enseigne a gagné 0,9 point dans la proximité urbaine et+1 point en volume (Nielsen). L’objectif est d’atteindre les 1,5 milliard dans les deux ans à venir, en 2026.

L’objectif est d’atteindre les 1,5 milliard d’euros dans les deux ans à venir, en 2026

« Ce format rassemble tous les atouts de notre enseigne pour effectuer son plein de courses, argumente Thierry Cotillard. Nous sommes le référent du prix en centre-ville y compris face à des hypers en première couronne parisienne. Intermarché Express est 14 % moins cher en moyenne que nos concurrents de centre-ville à qui nous siphonnons des parts de marché. » En ligne de mire, les enseignes Monoprix, Franprix et Carrefour.

Trois sous-formats

Les points de vente Intermarché Express bénéficient d’un ancrage local  (dont 5 % se fait par circuit-court) et se de divisent en trois sous-formats : 550 m2 pour l’ultra-proximité, 550 à 850m2 pour la proxi et plus de 850 m2 pour le péri-urbain. La surface moyenne se situe dans les 778m2. On y retrouve le dernier concept d’Intermarché FabMag avec au cœur la Place Des Saveurs faisant la part belle au frais dès l’entrée du point de vente, comme le font aussi ses concurrents.

Intermarché Express propose également un panel de services qui deviennent des standards dans la proxi : différentes formes de livraison (drive piéton, à domicile, lâcher de caddie, collaboration quick commerce…), automates à pizzas, casiers Amazon ou Vinted, poulet rôti, jus d’orange pressé, caddies connectés, QR codes promotionnels, etc. «Ce format est un incubateur de projets innovants, bénéfiques pour l’expérience client et viables économiquement « , pointe Géraldine Sinopoli.

Aujourd’hui, 55 % du parc se situe à Paris et sa proche banlieue. La compétition entre les distributeurs ne fait que démarrer.