A New York, les nouveaux concepts soignent leur ambiance
Par Clotilde Chenevoy | Le | Concepts
Skims, Teflar, Foot Locker, Yéti, Arc’téryx, Banana Republic, Whole Foods Daily… découvrez ces nouveaux magasins qui redonnent leurs lettres de noblesse au mot shopping, avec un soin tout particulier apporté au merchandising, où la tech n’est présente que dans les mains des vendeurs.

C’est avant tout une question d’ambiance. Les derniers concepts new-yorkais ouverts sur ces derniers mois ont tout en commun d’être relativement lowtech. Les vendeurs sont tous connectés, avec des outils pour renseigner et encaisser les clients. C’est un basic pour eux, contrairement à la France. Autre point saillant, il y a un travail poussé côté merchandising, pour créer des ambiances très marquantes. Voici une sélection de magasins au design séduisant où il fait bon flâner, visiter avec les équipes de SAP Retail et Bearing Point.
Rendez-vous à Retail Days, les 19 & 20 mars à Deauville pour débriefer ces concepts phares lors de la soirée de gala. En savoir plus.
Banana Republic, le flagship appartement
À Soho, Banana Republic a installé son nouveau flagship qui marque le renouveau de la marque. En difficulté, l’enseigne de mode a un besoin urgent de se réinventer. Son nouveau point de vente positionne la marque sur le segment premium, avec un concept où le décorum et le merchandising n’ont rien à voir avec l’ancienne mouture. Le magasin a été conçu comme un appartement dans lequel on déambule pour trouver ses produits avec une multitude d’éléments de décoration pour que chaque pièce soit bien identifiée. Des grands canapés et espaces sont prévus un peu partout pour que le client puisse se poser.




















Yéti, la DNVB du glamping plante sa tente
Le camping aux Etats-Unis, c’est tout un art. On parle même davantage de Glamping - du camping chic - dans le cas de Yéti, une DNVB très connue pour ses glacières sur roulette qui coûtent des centaines de dollars. La marque a décidé de prendre pied dans le monde physique avec un magasin à Union Square. Elle a peu de références, mais toutes les versions sont exposées et elle en joue dans sa présentation. Les meubles reprennent un bois massif pour un rappel à la nature. Les Américains aimant le storytelling, une glacière abîmée est installée à l’entrée devant un ours géant comme une relique. Le vendeur raconte alors qu’un client a ramené son produit qui a été attaqué par ours. L’objet présente en effet quelques méchantes griffures, mais l’intérieur est intact.
À côté, un large écran allant du sol au plafond a été installé pour réaliser de l’événementiel. Dans le fond, un espace de personnalisation composé de bornes, et même d’un évier pour tester des produits, termine la boutique.













Skims, un concept tout en rondeur
Sur la 5e avenue, Kim Kardashian a ouvert le premier flagship de sa marque Skims, des produits « qui viennent sublimer la silhouette ». L’offre se compose de lingerie, de vêtements loungewear et des body et combinaisons sculptants, le tout proposé dans des teintes de nude, blanc et gris.
Côté concept, dès l’entrée, le magasin marque les esprits avec une statue géante en plâtre de femme nue. Le flagship s’organise sur 3 niveaux avec une mezzanine. Cette dernière dispose d’un espace caisses, qui s’ouvre en cas de forte affluence, en plus de celle au rez-de-chaussée. Au denier étage, se trouvent les cabines d’essayage. Il est d’ailleurs possible de les réserver pour éviter l’attente via un système de QR Code.
L’ensemble du magasin a une teinte beige, très douce. Il n’y a aucun coin dur dans le point de vente, des meubles au plafond tout est rondeur. Cela fait écho à la promesse de la marque et aux courbes du corps. L’inclusion se retrouve au niveau des mannequins, avec des courbes plus ou moins généreuses. Sauf dans l’espace homme, où il n’y a que des torses ultra bodybuildés ! Pour le décorum, le magasin reste sobre, valorisant ses produits et jouant avec les dégradés de couleurs pour animer les espaces.






















Foot Locker, un spécialiste avec des codes de grand magasin
En face du mythique magasin Macy’s, Foot Locker a dévoilé son nouveau flagship. Particularité, le point de vente est à l’étage. Mais l’enseigne a mis à profit cette contrainte architecturale pour installer un écran géant et ainsi faire du retail media. Le contenu a d’ailleurs été travaillé pour dépasser la simple pub, on voit carrément des films animés. En arrivant en haut des escalators, on retrouve là encore des écrans avec des totems produits. Un espace qui aura 100 % de l’attention des clients puisque les visiteurs regardent naturellement vers le haut pour ne pas risquer de tomber à l’arrivée !
Le reste du magasin est ensuite organisé par univers, homme, femme, enfant, avec un travail de zoning qui reprend les codes des grands magasins. On sait qu’on est chez Foot Locker mais les marques sont tout de même visibles. Les rayures noires et blanches sont distillées dans les éléments de signalétiques, en décoration sur les murs, voire sur le mobilier.
Un espace de jeu a été prévu, moins impressionnant que chez Nike ou Adidas, et il s’agit de chercher à sauter le plus haut possible. Côté service, des scanners de pieds ont été installés pour aider à trouver la bonne taille.



















Teflar, le magasin qui starifie ses clients
Teflar est une marque de mode fondée en 2005 à New York qui se distingue par son approche inclusive et non conventionnelle de la mode de luxe. Son slogan « not for you — for everyone » (pas pour toi, pour tout le monde). En novembre 2024, elle a ouvert son premier magasin à Soho. Le parti-pris ? Les clients sont des stars ! Cela se traduit dans l’agencement du magasin. Ainsi, des caméras en magasin vont filmer par moment l’intérieur du magasin pour afficher en grand ces images captées. Un bon tiers du magasin est dédié à l’événementiel, avec l’organisation de défilés et d’animations DJ.
Le produit phare de Telfar est son « Shopping Bag », lancé en 2014, qui est devenu un véritable phénomène de mode. Il dispose d’un espace à part appelé le bar bag, où toutes les couleurs et tailles de sac sont proposées de la même façon que les « menus boards » des restaurants.










Arc’téryx, un concept où la seconde vie à son étage
Arc’téryx est une marque canadienne d’articles de sport pour la montagne. L’entrée du magasin est assez classique dans sa coque, avec des tons blancs. La couleur des articles réchauffe le tout, tout comme les tables en bois et les quelques pièces de verdure. Passer le grand hall d’entrée, on arrive sur une sorte de rotonde, qui dispose d’un écran géant et de bancs pour faire des animations. Le magasin se poursuit avec des articles un peu moins sportswear, les caisses, et un café chalet. Ce dernier est tout en bois et tranche avec le reste du magasin.
Mais le point le plus intéressant de ce concept se situe au sous-sol où la marque a prévu un large espace dédié à la seconde main et à la réparation, avec la mention Re-Arc’téryx. Une énorme table avec des tabourets permet au client de discuter avec le vendeur pendant que le diagnostic est fait sur son article. À côté, on voit un premier espace de réparation, tandis qu’un autre bureau dispose de 4 postes de couture avec des personnes à l’œuvre. Il y a même des machines à laver à disposition.















Whole Foods Daily, la version proxi tout en fraîcheur
Whole Foods est habitué à implanter de très grands magasins. Avec Daily, le retailer teste donc un nouveau format qui doit lui permettre de s’implanter dans les centres-villes. Le développement de la proximité est un vrai relais de croissance pour le distributeur alimentaire.
La complexité pour l’enseigne consiste à choisir dans son référentiel la bonne offre et à exprimer sur une surface plus réduite ses engagements. Dès la vitrine, l’enseigne martèle sa promesse en citant tous les jours de la semaine avec le mot Every Day.
L’entrée se fait par le rayon fruits et légumes et en fond s’affiche en grand la promesse de l’enseigne : « we believe in real food ». La hauteur des murs est d’ailleurs exploitée pour afficher les différents engagements de la marque, ou reprendre un habillage de barres vertes pour apporter de la couleur et de la fraîcheur.
La zone de marché utilise des caisses en bois inclinées pour stocker les produits, rappelant le côté ferme/nature. Un café est situé sur la droite avec un service de pick-up indispensable aux New-Yorkais qui ont l’habitude de commander avant de passer prendre une boisson.
Pas de promotions du partenariat avec Prime, un écran le mentionne, mais l’objectif de Whole Foods avec Daily est bien d’inciter les gens à venir en point de vente, en prenant des parts de marché sur la livraison de repas ou de courses à domicile.















