Stratégie retail

Avec Potager City, Carrefour tente une incursion omnicanale dans le monde des primeurs

Par Clotilde Chenevoy | Le | Concepts

Carrefour vient d’inaugurer son deuxième point de vente Potager City à Paris. Retour sur ce concept et les ambitions du retailer.

Le 2e Potager City vient d’ouvrir au 60 rue de Seine, à Paris. - © Républik Retail
Le 2e Potager City vient d’ouvrir au 60 rue de Seine, à Paris. - © Républik Retail

De pure player à enseigne omnicanale. Potager City, qui réalise un chiffre d’affaires de 20 millions d’euros avec 250 000 clients, a pris un nouvel élan depuis son rachat par Carrefour en 2020. Historiquement positionné sur la vente en ligne par abonnement de paniers de fruits et légumes, le site e-commerce a désormais pignon sur rue à Paris. Le premier point de vente a été ouvert dans le XIIIe arrondissement, au 77 rue Tolbiac, il y a quelques semaines, le second dans le quartier Saint-Germain-des-Prés, au 60 rue de Seine, accueille des clients depuis quelques jours, et le prochain est attendu le 22 mars, rue Réaumur. Ces ouvertures, toutes en location gérance, marquent aussi l’incursion de Carrefour sur un nouveau marché : les primeurs.

L’inauguration du 2e Potager City a eu lieu le 1er mars. - © Républik Retail / CC
L’inauguration du 2e Potager City a eu lieu le 1er mars. - © Républik Retail / CC

Des tarifs attractifs grâce à un travail de filières

La concrétisation physique de Potager City s’inscrit dans les codes classiques d’un primeur de fruits et légumes. Aucun indice ne laisse à penser que le réseau appartient à Carrefour. Un souhait du groupe qui veut faciliter ainsi les implantations à proximité de ses points de vente sous enseigne. D’ailleurs le Potager City ouvert rue de Seine est juste à côté d’un Carrefour Market.

La présentation des produits est attractive, avec à gauche de l’entrée et sur tout le mur vitré des légumes à côté de salades et d’herbes, humidifiées par de la nébulisation. Au centre, un meuble propose des fruits sur plusieurs niveaux. Et sur la droite, on retrouve l’unique caisse, des meubles froids pour les produits frais et des étagères de produits secs et des boissons. La charte graphique et le logo ont été retravaillés, tout comme le site web pour moderniser l’image de marque.  

L’offre se compose d’une centaine de références de fruits et légumes, sans forcément être bio. « Ils proviennent en revanche de circuits courts et le leitmotiv est qu’ils soient bon », précise Yoann Alarçon, le fondateur de Potager City. Depuis sa création il y a 15 ans, le site travaille en direct avec des producteurs et dispose de 6 bases régionales pour gérer les filières. Les magasins sont livrés jusqu’à 6 fois par semaine. Cette approche permet ainsi au magasin d’afficher des prix plus attractifs, « c’est un vrai axe de différenciation, assure Benoît Soury, directeur exécutif Carrefour Proximité France et Marché Bio. Les prix sont 10 à 12 % moins chers qu’en supermarché et jusqu’à -40 % pour les primeurs traditionnels. »

Des partenariats pour compléter l’offre de fruits et légumes

Un partenariat avec Le Petit Ballon a été noué pour proposer des vins. - © Républik Retail / CC
Un partenariat avec Le Petit Ballon a été noué pour proposer des vins. - © Républik Retail / CC

L’offre a également été étoffé pour donner plus de raisons aux consommateurs de rentrer et pour augmenter le panier moyen. Ainsi, les clients peuvent aussi accéder à des produits frais de producteurs ainsi qu’à une offre d’épicerie, via un partenariat avec Omnie&Cie, ainsi que des bières et vins fournis par Le Petit Ballon. Du pain a été ajouté également, suite à la demande des clients, et l’enseigne travaille désormais avec le boulanger Dupain.

Ces trois magasins vont servir de pilote pour valider le format et l’appétence des consommateurs. Carrefour va également mesurer si la présence physique améliore la connaissance de la marque et favorise la vente d’abonnement. Lors de notre visite, le volet omnicanal n’est pas franchement présent. La référence au site web reste très discrète, avec un panneau en caisse et repose sur les échanges avec les équipes. Benoît Soury assure qu’une tablette doit prochainement venir s’ajouter au dispositif pour pouvoir proposer d’inscrire les gens depuis le magasin.

Par ailleurs, le point de vente sert aussi de point de retrait. Les dirigeants espèrent ainsi générer des ventes additionnelles lors du passage de clients abonnés. L’objectif consiste à atteindre 700 000 à 1 million d’euros de chiffre d’affaires par point de vente, avec 50 à 60 % sur la catégorie Fruits et Légumes. « Sur le magasin de Tolbiac, l’accélération des ventes suit le même développement qu’un Carrefour de proximité, commente le directeur. Le panier moyen est d’environ 12 euros, ce qui est notre cible. » Des résultats plutôt prometteurs, à suivre dans la durée.