Solutions et techno

Fraude en ligne : 1,19 milliard de préjudice en 2022

Par Dalila Bouaziz | Le | Encaissement

Si la fraude aux moyens de paiement digitaux recule de 4 % en volume en 2022, elle représente 1,19 milliard d’euros de préjudice. Le développement des techniques d’escroquerie et des modes opératoires repose fortement sur la manipulation.

 On constate une baisse générale de la fraude aux moyens de paiement digitaux. - © D.R.
On constate une baisse générale de la fraude aux moyens de paiement digitaux. - © D.R.

Les moyens de paiement digitaux progressent fortement, avec une hausse de 8 % du nombre de transactions, en 2022, notamment le paiement par carte sur mobile (+137 %, atteignant près de 6 % des paiements par carte de proximité) ou le virement instantané (+85 %). Malgré cette croissance des flux, l’Observatoire constate, dans son rapport annuel, une baisse générale de la fraude aux moyens de paiement scripturaux, qui recule de 4 % en volume comme en valeur pour revenir à 1,19 milliard d’euros de préjudice. 

La carte, paiement principal du quotidien

La carte conforte encore son statut de moyen de paiement principal du quotidien. Son taux de fraude se contracte à 0,053 %, soit le niveau le plus bas jamais enregistré par l’Observatoire, grâce aux règles d’authentification forte introduites par la deuxième directive européenne sur les services de paiement (DSP2), appliquées massivement l’an dernier.

Ainsi, par rapport à 2019 où ces règles n’étaient pas encore appliquées, le taux de fraude des paiements par carte sur Internet a baissé d’un tiers à 0,165 %. 

Le chèque, une fraude en baisse mais qui reste élevée

Si le chèque enregistre également une baisse de la fraude (-15 % en valeur). Son taux de fraude, bien qu’en baisse à 0,073 %, reste cependant le plus élevé parmi les différents moyens de paiement. Au regard du plan d’action décidé en 2021 par l’Observatoire, des progrès sont encore attendus de la part des acteurs de la filière dans la sécurisation de l’envoi des chéquiers par voie postale et la simplification des procédures de mise en opposition des formules de chèque perdues ou volées.

Le virement, seul moyen de nouveau en hausse

Même si son taux de fraude reste extrêmement bas (0,001 %), près de 70 % du préjudice financier résulte d’attaques ayant ciblé les virements initiés depuis les interfaces de banque en ligne, principalement utilisées par les particuliers et les petites entreprises. 

Le virement est le seul moyen de paiement à connaître une nouvelle hausse annuelle des montants de fraude (+9 %).

L’année 2022 a vu le développement des techniques d’escroquerie et des modes opératoires reposant sur la manipulation. En usurpant par exemple l’identité du personnel bancaire, les fraudeurs appellent leurs victimes et parviennent à obtenir une authentification forte de leurs opérations frauduleuses par carte ou par virement. En réponse à ces fraudes, qui touchent tous les profils de clients, la profession bancaire a lancé une campagne de communication qui a déjà permis d’inviter les clients à une plus grande vigilance dans la protection de leurs identifiants et code confidentiels.

L’entrée en application de la loi dite Naegelen (visant à encadrer le démarchage téléphonique et à lutter contre les appels frauduleux) le 25 juillet prochain devrait permettre de lutter plus efficacement contre les appels téléphoniques frauduleux.

L’Observatoire émet des recommandations sur l’utilisation des terminaux destinés au grand public, tels que les téléphones mobiles ou les tablettes, comme terminaux d’acceptation des paiements par carte. Ces solutions doivent être dûment certifiées et s’appuyer sur un dispositif approprié de gestion des risques.