Chronodrive optimise ses prévisions promotionnelles grâce à l’IA

L’année dernière, 40 % des consommateurs ont effectué un achat en drive en France, soit 3,5 milliards de produits vendus (NielsenIQ). Pour Chronodrive, pionnier du concept développé en 2004, l’enjeu est de capter les consommateurs avec les produits les plus adaptés à leurs besoins, aux bons prix et disponibles au bon moment, dans ce marché devenu très concurrentiel. Avec la volonté d’optimiser les prévisions promotionnelles dans ses 55 drives. « Nous sommes en train de faire pivoter notre modèle pour être sur un rythme de promotions à la semaine et non à la quinzaine, détaille Sébastien Picart, directeur général de Chronodrive depuis septembre qui sera présent à E-Commerce Days les 30 & 31 janvier prochains. En trois ans, le comportement de nos clients a énormément changé en termes de fréquence d’achat. Aujourd’hui, ils se rendent dans un drive entre 2 à 5 fois dans le mois. » 

Disposer du bon stock au bon moment et éviter les ruptures

Cette nouvelle organisation complexifie les flux et oblige à avoir de nouveaux process. Aussi, après une phase de POC lancée en 2022, mettant en concurrence les services dédiés d’Alibaba et la start-up française Verteego (cofondée par Rupert Schiessl, ancien de HEC et Télécom Paris, le Centralien Clément Guillon et Pierre Pouyfaucon, ancien d’Accenture), Chronodrive a opté pour la solution d’IA française afin de gérer l’aspect promotionnel de ses offres en octobre 2022. La phase d’implémentation a duré un peu moins de 6 mois entre les premières discussions et la mise en production finale du modèle.

La plateforme permet d’automatiser l’aide à la prise de décision afin d’être plus performant dans les promotions. « La promo est quelque chose d’extrêmement complexe qui nécessite une véritable expertise. Nous avions le choix entre développer des solutions en interne longues et coûteuses ou sélectionner des experts sur le marché, pointe Sébastien Picart. L’objectif était également de soulager nos équipes sur des tâches à faible valeur ajoutée pour leur permettre de se recentrer sur d’autres aspects cœur de métier. »

Rejoignez Sébastien Picart et 80 décideurs

E-Commerce Days réunira les 30 et 31 janvier à Deauville 80 décideurs de l’e-commerce pour échanger sur les nouveaux enjeux du commerce en ligne.

Demandez votre participation pour venir échanger avec Julien Ducreux (Fnac), Moise Magnié (Auchan) ; Jessyn Katchera (Carrefour), Amélie Poisson (La Redoute), Amandine De Souza (Leboncoin), Mathieu Hamelle Vertbaudet), Arnaud Ameline (Sézane) Etc. 

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Détecter des corrélations via le machine learning

Dans les faits, Verteego utilise du machine learning pour trouver des corrélations dans des données du passé. « Nous avons besoin de disposer d’un historique de données le plus représentatif possible du business, explique Martin Dubuc, Customer Success Lead chez Verteego. Ces éléments nécessitent de réfléchir à la fois avec les équipes opérationnelles, métier, approvisionnement, supply chain et data pour que les prévisions soient les plus optimales mais aussi sur ce qui doit impérativement être pris en compte. Ces discussions sont souvent itératives et nous permettent au fur à mesure de définir les bonnes données à mettre à profit. »

Concrètement, Verteego délivre chaque mois, des prévisions en termes de demande consommateur, en fonction du drive, de l’article, d’une période définie, autour de mécaniques promotionnelles. « La variabilité des portefeuilles d’articles en promo multipliés par leur fréquence dans l’année nécessitent de se pencher sur un certain nombre de lignes de calcul », souligne Martin Dubuc. Et dans une logique de satisfaction client : prédire la quantité d’articles amenés à être vendus pendant les périodes de promotion et éviter la rupture de stocks. Les drives recensent entre 8 500 à 9 500 références dont 1 600 à 2 000 en promotion chaque mois incluant les formats spéciaux (produits limités d’industriels dans des conditions d’achat spécifiques).

« Chaque mois, les équipes approvisionnement de Chronodrive nous partagent le portefeuille de produits amenés à être en promotion dans les trois mois, explique Martin Dubuc. En septembre, nous avons calculé l’assortiment promo pour janvier 2024. Les équipes portent à la connaissance de notre application la date de début et de fin de la promotion, le code article concerné, la mécanique promotionnelle qui sera amenée à être jouée (2 articles achetés le 3^e offert, remise de 10 %, réservé aux porteurs de la carte de fidélité…) et le scope des drives. Le modèle intégré au système d’information de Chronodrive met à profit l’historique de ventes récent tel qu’il a pu être observé à la fois sur des logiques de vente permanentes et de ventes promotionnelles. » La plateforme peut ainsi détecter des corrélations  : identifier que telle typologie de promotion ou d’articles aura une meilleure propension à se vendre à telle période de l’année ou dans telle partie de l’Hexagone. Et in fine pouvoir restituer aux équipes approvisionnement la quantité qui sera amenée à être écoulée. « Cela permet aux équipes de dimensionner correctement leurs approvisionnements pour éviter les ventes perdues pour cause de rupture de stock et en même temps de limiter le niveau de stock résiduel en fin de promo qui entraînera des démarques voire des dons, notamment sur le frais. »

Hausse de 2 % du CA incrémental

Verteego peut jusqu’à indiquer le niveau de promotion pour chaque article. Néanmoins, cette partie est déjà externalisée par Chronodrive, filiale d’Auchan, qui pioche directement dans le catalogue négocié par le distributeur. « Nous effectuons des choix par rapport à l’assortiment que nous gérons et du profil de nos clients », précise Sébastien Picart.

Un an après les débuts de la mise en place de la solution, Chronodrive en voit déjà les bénéfices. Le spécialiste du drive indique « une hausse de 2 % du chiffre d’affaires incrémental ». « En libérant de la bande passante aux équipes, cela nous aussi permis de travailler sur d’autres chantiers, notamment la qualité et disponibilité sur le permanent. En quelques mois, nous avons amélioré de 2 points le taux de rupture », pointe le dirigeant.