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RSE : Camaïeu opère une bascule de ses achats vers l’Europe

Par Guillaume Trecan, Clotilde Chenevoy | Le | Empreinte carbone

Camaïeu veut diminuer la part de ses achats en Chine pour favoriser l’Europe. Un changement en réaction aux contraintes du transport maritime et qui s’inscrit aussi dans une démarche RSE globale.

Camaïeu compte 512 magasins en France et achète pour pour 150 millions d’euros de produits finis. - © Camaïeu
Camaïeu compte 512 magasins en France et achète pour pour 150 millions d’euros de produits finis. - © Camaïeu

Des coûts de transport qui explosent et des délais qui s’allongent. Sourcer en Chine n’est pas plus aussi évident aujourd’hui que cela ne l’était. Et le directeur supply chain de Camaïeu, Frédéric Deconinck, ne voit pas d’issue proche à l’explosion des tarifs et à la dégradation de la qualité du service du fret maritime, selon un article paru dans Républik Achats  : « les compagnies maritimes sont toutes puissantes et décident unilatéralement ce qu’elles font de nos marchandises. Nous n’avons pas de perspectives de retour à une situation, non pas normale, mais déjà un peu plus équilibrée, avant au moins le deuxième semestre 2022. »

Camaïeu souhaite atteindre une répartition de 40 % d’achats en zone Europe et Maghreb et 60 % en Chine (Chine, Bangladesh, Inde et Pakistan), alors que le ratio est actuellement de 10/90.

Rapprocher les achats pour plus de réactivité

Face à la situation, l’enseigne de textile reprise par Hermione People & Brands prévoit donc de rapprocher son sourcing. Précisément, Camaïeu souhaite atteindre une répartition de 40 % d’achats en zone Europe et Maghreb et 60 % en Chine (Chine, Bangladesh, Inde et Pakistan), alors que le ratio est actuellement de 10/90. Ce mix lui permet de rester aligner avec la politique tarifaire de l’enseigne. En revanche, les sites de production de la zone Europe et Maghreb n’ont pas les mêmes capacités qu’en Asie, « cela nous oblige à nous réorienter sur un nombre de fournisseurs plus importants », précise Frédéric Deconinck.

Le changement de mix pour le sourcing va permettre à Camaïeu de gagner en réactivité de Camaïeu. D’autant plus que les conditions de transports se sont dégradées depuis le début de la crise sanitaire. Le délai d’acheminement est passé de 30 à 40 jours avant la crise à 45 à 60 jours actuellement. Or, les commandes sont passées avec presque un an d’avance et « lorsque nos produits sont tops et qu’ils se vendent très rapidement en magasin, les délais de fabrication et d’acheminement ne nous permettent pas de faire du réassort », regrette Frédéric Deconinck.

Affichage de l’empreinte carbone des produits

Au-delà de s’adapter aux contraintes logistiques, le projet s’inscrit aussi dans le plan RSE de l’enseigne qui cherche à améliorer son empreinte carbone. D’ailleurs, pour répondre aux attentes RSE des consommateurs, la marque s’apprête à mettre en place, avec la startup Glimpact et la société de conseil Cose361, un étiquetage qualifiant le niveau écologique de leurs produits. L’impact du transport influera sur cette notation, mais « le plus important reste quand même la production elle-même », reconnaît Frédéric Deconinck.

Camaïeu calcule l’empreinte carbone des produits. - © Camaieu
Camaïeu calcule l’empreinte carbone des produits. - © Camaieu

Pour améliorer son score, Camaïeu étudie aussi les synergies possibles avec les autres enseignes du groupe comme Go Sport, GAP, ou encore la Grande Récré. « Nous sommes plusieurs entreprises à acheter des produits dans des zones de sourcing identiques, avance le directeur supply chain de Camaïeu. Même si nos produits ne sont pas les mêmes, tous sont acheminés depuis ces mêmes zones, stockés puis distribués dans l’ensemble du réseau de magasins. Il y a forcément des optimisations à faire et de la mutualisation, en travaillant les synergies entre les différentes marques. »

Et côté clients, l’enseigne mise aussi sur la seconde main, avec le service Come Back qui permet aux clientes de revendre en magasin des produits d’anciennes collections en bon état. Expérimenté pour l’instant dans une vingtaine de magasins, depuis octobre ce service devrait être étendu dans les mois à venir.