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LVMH Innovation Award 2022 : découvrez les gagnants

Par Clotilde Chenevoy | Le | Empreinte carbone

LVMH a dévoilé jeudi 16 juin le grand gagnant de son Innovation Award : Toshi. Retour sur le palmarès complet et les jeunes pousses prometteuses identifiées par le géant français du luxe.

Les gagnants de la 6e édition des Innovations Awards de LVMH avec Bernard Arnault, p-dg du groupe. - © Marion Rouge LVMH
Les gagnants de la 6e édition des Innovations Awards de LVMH avec Bernard Arnault, p-dg du groupe. - © Marion Rouge LVMH

Une salle pleine à craquer, un écran géant sur scène et le logo Innovation Award LVMH placardé sur les côtés, le tout dans une ambiance bleutée. Comme chaque année, le géant du luxe crée l’évènement lors du salon Vivatech en désignant des start-ups prometteuses. Au-delà du palmarès, LVMH entend faire entendre que l’innovation est au cœur de ses maisons. « Nous partageons beaucoup de valeurs avec les start-ups dont la créativité et l’agilité », a déclaré Bernard Arnault, pd-g et président du groupe lors de la cérémonie du 16 juin. Et le dirigeant d’évoquer la dernière technologie phare du moment que sont le web3 : « Ce n’est que le début. Cela me rappelle la passion qu’à eu mon père lors de la sortie du premier Apple ! Avec le metavers et les NFT, nous en sommes à cette étape et il y a encore beaucoup de progrès à faire. »

Pour ouvrir cette cérémonie, LVMH a fait appel à Livi, son égérie virtuelle créée pour l’occasion et qui porte les sujets innovations pour le groupe. L’avatar féminin, aux yeux gris-bleu et à la coupe brune ondulée avec des mèches blanches sur le devant, est apparu en début d’année lors de l’appel à candidatures. Au total, plus de 950 candidatures ont été déposées pour le cru 2022.

Le début de la cérémonie a été animé par Livi, la nouvelle égérie virtuelle de LVMH qui a reçu notamment Bernard Arnault dans son appartement virtuel. - © Républik Retail
Le début de la cérémonie a été animé par Livi, la nouvelle égérie virtuelle de LVMH qui a reçu notamment Bernard Arnault dans son appartement virtuel. - © Républik Retail

Toshi remporte le grand prix avec sa livraison à la demande haut de gamme

Le grand prix de l’Innovation Award a été décerné à la start-up londonienne Toshi. Pendant six mois, elle donc aura la possibilité de bénéficier d’un accompagnement personnalisé au sein de l’accélérateur du groupe « La Maison des Startups LVMH », basé à Station F, à Paris depuis 2018.

Bernard Arnault et Sojin Lee, fondatrice et p-dg de Toshi. - © Marie Rouge
Bernard Arnault et Sojin Lee, fondatrice et p-dg de Toshi. - © Marie Rouge

Fondée en 2017, son crédo est la livraison à la demande avec des standards adaptés aux produits de luxe. La start-up branche sa solution directement sur le site e-commerce de la marque et le consommateur choisit son créneau et le lieu de livraison. La livraison le jour même, du matin pour l’après-midi, et à J+1 sont les principales demandes. Toshi dispose d’entrepôts, pour l’heure uniquement à Londres et New York, pour recevoir les marchandises en drop-shipping, ou les livreurs passeront récupérer les colis en boutique. Ces derniers sont tout de noirs vêtus et les produits seront livrés dans des sacs kraft, le tout avec des modes de livraison doux. Le look et la présentation font partie des arguments qui doivent faire la différence par rapport à un service de coursiers classique.

La solution de Toshi est aussi disponible en magasin et ce sont les équipes de vente qui utilisent l’outil. La start-up propose aussi de gérer l’encaissement lors de la livraison. Un service qui s’adresse par exemple aux clients VIP pour de l’essayage à domicile et qui ne paient que les articles qu’ils souhaitent conserver par exemple.

WeTurn remporte le prix RSE avec sa solution de recyclage de matières

La fondatrice de WeTurn reçoit son prix lors des Innovation Award LVMH. - © Républik Retail
La fondatrice de WeTurn reçoit son prix lors des Innovation Award LVMH. - © Républik Retail

Weturn décroche le prix dans la catégorie RSE. Elle est spécialisée dans le recyclage de matières premières pour les tissus qui ne peuvent pas être upcyclés, ce qui est par exemple le cas pour les tissus ayant une propriété intellectuelle. La start-up offre ainsi une voie royale aux grandes marques pour se mettre en conformité avec les nouvelles règles en matière de gestion des invendus. Le monde du luxe notamment a moins de débouchés que les marques mass-market.

La start-up collecte par exemple les invendus d’une collection pour d’abord l’effilocher avant d’en refaire des fils pour une nouvelle vie. Elle est capable de traiter les matières ayant jusqu’à 20 % de synthétiques. Pour l’heure, la start-up travaille avec des industriels au Portugal, en Italie et en Espagne et d’ici 5 ans elle ambitionne d’intégrer ce savoir-faire. Avec l’envolée du coût des matières premières, le prix du fil recyclé devient identique à un produit neuf, mais avec un bilan carbone bien meilleur. A l’automne, WeTurn lancera également sa propre marque en matières certifiées recyclées pour démontrer son savoir-faire.

MarqVision industrialise la traque de la contrefaçon

Dans la catégorie data et intelligence artificielle, c’est MarqVision qui s’est imposé. Créée en 2019 à Los Angeles, la start-up détecte les contrefaçons en ligne en misant sur la reconnaissance d’image par intelligence artificielle et à l’analyse sémantique. Une approche qui lui permet de traiter de gros volumes.

Il existe plusieurs typologies de contrefaçon en ligne, avec de la copie de produit ou encore l’usage de la marque pour le SEO et MarqVision entend pouvoir gérer chacune d’elles. Au-delà de la détection des problèmes, la start-up peut aussi prendre en main leur résolution. Elle contacte par exemple les marketplaces comme Amazon ou Alibaba pour leur indiquer les fiches frauduleuses. Bulgari et Tiffany&Co collaborent déjà avec MarqVision. Côté tarification, il s’agit d’un modèle Saas par abonnement mensuel sans limite de requêtes.

SeenThis repense la publicité numérique avec du streaming

Dans la section Media & Brand Awareness, la solution de SeenThis a séduit les jurés. La start-up compte transformer le modèle de la publicité en ligne en misant sur le streaming. Contrairement aux modèles actuels qui imposent une qualité limitée des bandeaux pub vidéo pour maximiser l’affichage, SeenThis va découper une publicité digitale en plusieurs paquets et avec la technologie streaming adaptative, l’envoi du fichier sera fait en fonction de la connexion de l’internaute. Cette approche permet un affichage plus rapide d’une publicité et une résolution optimale selon la connexion.

Le streaming permet d’adapter la résolution à l'écran et à la connexion et ainsi maximiser les vues d’une publicité. - © SeenThis
Le streaming permet d’adapter la résolution à l'écran et à la connexion et ainsi maximiser les vues d’une publicité. - © SeenThis

The ShowCase installe des mini-studios en boutique pour des présentations vidéo de produits premium

The Show Case facilite la présentation à distance en vidéo des articles de bijouterie et d’horlogerie. - © TheShowCase
The Show Case facilite la présentation à distance en vidéo des articles de bijouterie et d’horlogerie. - © TheShowCase

The ShowCase remporte l’Innovation Award LVMH dans la catégorie Omnichannel & Retail. Son concept ? Améliorer la présentation des produits d’horlogerie et de bijouterie réalisée à distance, en vidéo. Ce type de prestation a explosé pendant le covid et la start-up suisse veut y apporter plus de qualité grâce à sa mini-régie. Celle-ci dispose de plusieurs caméras et de différentes lumières pour présenter tous les aspects d’un produit. En horlogerie et bijouterie, il y a en effet un vrai sujet sur le rendu des couleurs et des matières. Le mini-studio est compact pour être installer directement en boutique, il mesure 50 cm de largeur, 40 cm de profondeur et 30 cm de hauteur avec son écran de 12,3 pouces rabattu. 

The ShowCase a également développé des connecteurs avec Bambuser, qui réalise des livestreaming, pour faire basculer par exemple un internaute vers une discussion plus personnalisée. Concernant le modèle économique, il est possible d’acheter le mini-studio avec un coût d’abonnement pour le logiciel ou de passer par une offre de location incluant hardware et software pour 400 à 450 euros par mois. Chaumet, Louis Vuitton et TAG Heuer sont déjà clients de cette solution.

Bitski facilite la création des NFT

Les NFT sont une technologie d’avenir selon Bernard Arnault mais beaucoup de retailers cherchent à en saisir tous les enjeux (Lire notre Guide Retail & NFT). Bitski entend simplifier l’accès et le stockage des NFT pour les consommateurs et les marques. La start-up a créé une solution de gestion pour créer, vendre et intégrer en API des NFT à des sites internet, jeux ou applications dans le métavers. Elle permet ainsi pour l’utilisateur final l’interopérabilité entre métavers.

Bitski veut faciliter l’accès aux NFTs. - © Bitski
Bitski veut faciliter l’accès aux NFTs. - © Bitski

Gamino sensibilise sur les questions liées au handicap

Gamino décroche le prix dans la catégorie Expérience Employé & RSE pour sa solution de formations numériques pour sensibiliser les collaborateurs en entreprise, aux questions liées au handicap. Les campagnes de sensibilisation se basent sur le principe de sensibilisation par la ressemblance, ce qui apporte plus de concret au sujet. Elles sont accessibles sous toutes les formes de communication 24 heures sur 24.